ANNIVERSAIRE DE LA VICTOIRE DE MAZDA AUX 24 HEURES DU MANS
Leverkusen, 16/08/2021

Sur le site d’essais de Miyoshi, dans la préfecture d’Hiroshima, l’une des bases de développement des véhicules de Mazda, une stèle en pierre porte l'inscription : « Aku naki chōsen » (« Toujours se fixer de nouveaux défis »). Ces mots sont tirés d’écrits de l’ancien président de Mazda, Kenichi Yamamoto, qui développa l’application pratique du moteur rotatif Wankel lorsqu'il était directeur du Département de recherche sur le moteur rotatif. La date « 1991.06.23 » sur la plaque correspond au jour où la Mazda 787B, propulsée par un moteur de ce type, est devenue la première voiture japonaise à remporter les 24 Heures du Mans, lors de la 59e édition de la course.
Sur le site d’essais de Miyoshi, dans la préfecture d’Hiroshima, l’une des bases de développement des véhicules de Mazda, une stèle en pierre porte l'inscription : « Aku naki chōsen » (« Toujours se fixer de nouveaux défis »). Ces mots sont tirés d’écrits de l’ancien président de Mazda, Kenichi Yamamoto, qui développa l’application pratique du moteur rotatif Wankel lorsqu'il était directeur du Département de recherche sur le moteur rotatif. La date « 1991.06.23 » sur la plaque correspond au jour où la Mazda 787B, propulsée par un moteur de ce type, est devenue la première voiture japonaise à remporter les 24 Heures du Mans, lors de la 59e édition de la course.
Le 23 juin de cette année a marqué le 30e anniversaire de la victoire de la Mazda 787B au classement général. Depuis, la volonté de « toujours se fixer de nouveaux défis » qui animait Mazda lors du développement du moteur rotatif et de chacun de ses défis liés au sport automobile est devenue un leitmotiv pour nous tous qui travaillons au développement, à la production et à la vente des véhicules Mazda, et nous a permis de mener à leur terme nombre de projets ambitieux. La Mazda 787B N°002, dont un exemplaire parfaitement fonctionnel est exposé au Mazda Museum, suscite depuis toujours l’engouement des visiteurs, et nos clients ont régulièrement l'occasion de venir l’admirer lors de meetings et autres événements. La Mazda 787B est souvent considérée comme l’icône par excellence de Mazda, notamment par les jeunes clients qui n'ont pas personnellement vécu sa performance au Mans.
Ces dernières années, Mazda s’est attaché à promouvoir des courses automobiles auxquelles ses clients amateurs de sport automobile peuvent participer avec leur propre Mazda ; la marque a également multiplié les événements à destination des fans de « sports automobiles numériques », qui rencontrent un succès croissant. L'objectif de ces projets est de permettre aux clients de découvrir les joies du circuit et de se « mettre dans la peau d’un pilote ». À travers ces différentes activités, nous espérons ajouter un peu de piment à la vie des propriétaires de véhicules Mazda.
MAZDA ET LE SPORT AUTOMOBILE
Mazda est reconnu de longue date pour son implication dans les sports mécaniques, notamment sur les marchés européen et américain. Une implication qui remonte à sa participation à de nombreuses courses d’endurance à la fin des années 1960 et au début des années 1970, et qui avait pour but de démontrer les performances, la robustesse et la fiabilité du moteur rotatif Wankel à vitesse élevée, un moteur lancé en 1967 avec le succès que l’on connaît. Sans oublier Mazdaspeed, une filiale spécialisée dans le sport automobile qui a relevé à de multiples reprises le défi des 24 Heures du Mans avec des voitures à moteur rotatif, dont l'une est devenue en 1991 la première Japonaise à se hisser en tête du classement général, un exploit qui a fait rayonner la réputation de haute performance de l’entreprise dans le monde entier.
[Les débuts du sport automobile]
Après avoir produit des motos avant-guerre, le prédécesseur de Mazda, Toyo Kogyo, décide de se concentrer sur les tricycles motorisés. Dans l’entre-deux guerres, l’entreprise se lance dans la construction automobile. En 1930, alors qu’elle n’en est qu’à ses débuts, l’entreprise fait concourir un prototype de moto lors du festival Hiroshima Shokon, un événement militaire. Son prototype remporte la course devant l’Ariel, de fabrication britannique. Quatre ans plus tard, c’est un de ses camions à trois roues, le Mazda-Go, qui s’adjuge la course, et signe ainsi ce que l'on pourrait considérer comme la première victoire en sport automobile d’un véhicule Mazda. Après la guerre, le camion à trois roues jouera un rôle actif dans la reconstruction d’Hiroshima. Dans un contexte de motorisation croissante, la construction du circuit Suzuka s’achève en 1962. L’année suivante, Mazda participe au deuxième Grand Prix japonais avec les modèles Carol 360 cm3 et 600 cm3, sans succès. Mazda réfléchit alors au moyen de se faire un nom en Asie du Sud-Est. Dès 1966, la marque participe à des courses locales comme le Grand Prix de Singapour ou celui de Macao avec la berline Familia 600 et le coupé Familia 1000, qui signent des performances impressionnantes. La couverture médiatique de ces exploits va permettre d’asseoir la présence de la Familia au Japon. Fort de ce succès, Mazda se met en tête de participer à d’autres compétitions, cette fois avec une voiture équipée d'un moteur rotatif au développement duquel la marque travaille sans relâche.
[L’épopée européenne de la voiture de course à moteur rotatif]
Avec la Cosmo Sport (dotée d’un moteur rotatif 10A) qu’elle vient de lancer, Mazda participe au Marathon de la Route de 1968, une course de 84 heures sur le circuit de Nürburgring, en Allemagne. Pour sa première participation à cette course éreintante, difficile à terminer, quasi impossible à remporter, Mazda crée la surprise en se hissant à la quatrième place du classement général. L’année suivante, Mazda s’aligne dans des courses de tourisme en Europe avec le coupé Familia Rotary (nom à l’export : coupé R100). Dans les années 1970, parmi les quatre coupés Familia Presto Rotary qui prendront le départ des 24 heures de Spa-Francorchamps (Belgique), l’un d’eux surclasse les meilleures équipes d’Europe en caracolant en tête pendant 20 heures. L’équipe chute ensuite au classement suite une avarie, mais elle gagne le surnom de « petit géant » pour avoir fait trembler quelques-unes des plus grandes équipes du monde. En 1981, une équipe soutenue par Mazda et la filiale de distribution de Mazda au Royaume-Uni et en Belgique inscrit la première Savanna RX-7 aux 24 heures de Spa-Francorchamps, qui devient la première voiture japonaise à remporter la course.
[Le succès dans les compétitions nationales]
À partir de 1971, Mazda se concentre sur les courses de tourisme, qui sont alors la forme la plus populaire de compétition automobile au Japon. Mazda s’attaque immédiatement à surpasser ses rivaux, qui roulent avec des moteurs 6 cylindres à double arbre à cames en tête (2ACT) de 2 litres réputés imbattables. Le coupé Capella Rotary et la Savanna vont pourtant détrôner leurs puissants adversaires, ce qui marquera le début de la domination des voitures Mazda à moteur rotatif dans les courses de tourisme. Faciles à s’approprier pour les jeunes pilotes car peu coûteuses à l’entretien, chiches en composants, incroyablement robustes, elles sont également simples à calibrer pour qui souhaite booster sa puissance. La Savanna s’offre même un record avec 100 victoires en course de tourisme (source : Mazda 1976).
Lors des Fuji Grand Champion (GC) Series, qui allaient devenir le championnat le plus populaire après les courses de tourisme, les voitures à moteur rotatif séduisent également de nombreux pilotes sous contrat avec Mazda. Ainsi, Yoshimi Katayama, Yojiro Terada ou encore Takashi Yorino vont participer au GC, une expérience dont Mazda tirera plusieurs enseignements techniques qui se révèleront précieux lors du développement des voitures du groupe C appelées à courir les 24 Heures du Mans.
[L'arrivée en trombe des moteurs rotatifs dans le championnat IMSA]
Les voitures à moteur rotatif de Mazda, qui arrivent sur le marché nord-américain au début des années 1970, subissent de plein fouet la crise pétrolière, et leurs ventes peinent à décoller. Pour y remédier, Mazda lance la Savanna RX-7 première génération en 1978. Afin de promouvoir cette voiture de sport de 2+2 places dotée des avantages techniques du moteur rotatif, Mazda table sur une participation aux 24 heures de Daytona, une course populaire organisée par l’IMSA (International Motor Sports Association). En février 1979, Mazda Amérique du Nord y présente deux RX-7 en catégorie GTU (voitures de sport de 2.0L de cylindrée maximum), qui terminent à la première et à la deuxième place de leur catégorie, attirant l’attention de nombreux pilotes amateurs qui décident de s'offrir une RX-7. Par la suite, plusieurs équipes et préparateurs réputés entreprennent de convertir la RX-7 aux spécifications de course et de tenter l’exploit. Les équipes alignant des modèles à moteur rotatif commencent alors à dominer le championnat IMSA avec insolence. À partir de 1980, la RX-7 s’adjuge ainsi le championnat pendant huit années consécutives en catégorie GTU tandis qu’à Daytona, elle remporte 12 titres d’affilée dans cette même catégorie de 1982 à 1993. En 1990, c’est la RX-7 GTO équipée d'un moteur quadrirotor qui signe la 100è victoire en IMSA par un même modèle.
[Le défi d'une participation aux 24 Heures du Mans est lancé]
C’est en 1970 qu'une Mazda à moteur rotatif s'attaque pour la première fois aux 24 heures du Mans, la course d’endurance la plus prestigieuse au monde. Un team privé belge y engage une Mazda Chevron B16 propulsée par un moteur 10A fourni par Mazda et monté en position centrale, sur un châssis de voiture de sport de série, mais doit abandonner rapidement en raison de problèmes mécaniques. En 1974, Mazda Auto Tokyo, une équipe formée par un concessionnaire japonais, inscrit une voiture de sport biplace ouverte et propulsée par un moteur 12A, mais une succession d'avaries la prive de la ligne d’arrivée. Après cette expérience frustrante, Mazda Auto Tokyo, l’ancêtre de Mazdaspeed qui allait devenir le team officiel de Mazda, conçoit une version modifiée de la Savanna RX-7 et s’aligne à nouveau sur la grille de départ en 1979.
[Arrivée dans le championnat du monde des rallyes].
Mazda s'attaque également au défi du rallye, un format très populaire à l’époque, notamment en Europe. Créée en Belgique en 1981, la Mazda Rally Team Europe (MRTE) fait des incursions dans le Championnat du monde des rallyes (WRC) avec la célèbre Familia (nom à l’export : Mazda 323) en Groupe A et la RX-7 en Groupe B. En 1985, la RX-7 se hisse à la 5e place du classement général lors du rallye de l’Acropole. Plus tard, alors que la concurrence s'intensifie, le groupe B est supprimé et la principale catégorie WRC est intégrée au Groupe A. Dans le même temps, à l’automne 1985, Mazda lance la Familia 4x4, 1,6 l turbo 2ACT. MRTE ne tarde pas à la remarquer et inscrit la 323 4x4 à l’édition 1986 du rallye de Monte Carlo. Cette année-là, MRTE se concentre sur le développement de la voiture tout en participant à la course. En 1987, c’est un nouveau venu, Timo Salonen, qui offre à Mazda sa première victoire en WRC lors de la deuxième manche du championnat, en Suède. En 1988, lorsque le vétéran Hannu Mikkola rejoint l’équipe, sa structure s’en trouve renforcée. Elle n'a plus qu'à démontrer sa puissance. En 1989, MRTE décroche la troisième place du championnat grâce à des victoires en Suède et en Nouvelle-Zélande, et une deuxième place en Finlande.
[Retour en grâce au championnat nord-américain IMSA]
Dans les années 2000, Mazda Amérique du Nord se recentre sur la course automobile. La RX-8 GT équipée d'un moteur rotatif trirotor participe aux 24 heures de Daytona et remporte le titre dans la catégorie GT en 2008 et 2010. Sur cette lancée, le nombre de RX-8 GT en compétition augmente rapidement, et l'une d’elles remporte le Grand Am dans la catégorie GT en 2010. Suite à l’arrêt de sa production en 2012, la RX-8 est remplacée par la Mazda6 SKYACTIV-D équipée d'un moteur 2.2L SKYACTIV-D, qui s’impose dans la catégorie GX du Grand Am en 2013. Puis, en 2014, lorsque l’IMSA lance sa série pour les voitures de sport, Mazda Amérique du Nord intègre la prestigieuse catégorie Prototype. En 2016, Mazda y participe avec une voiture équipée d'un moteur turbo quatre cylindres en ligne de 2.0 litres et, à partir de 2017 et de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, Mazda développe la Mazda RT24-P, qui adopte le langage stylistique Kodo (« l’Âme du Mouvement »). Au championnat IMSA WeatherTech SportsCar, dont les épreuves se disputent aux quatre coins des États-Unis, Mazda remporte trois courses consécutives depuis sa première victoire en 2019, et se hisse rapidement parmi les meilleures équipes. En 2020, le team termine deuxième au classement général des 24 heures de Daytona et remporte, entre autres, la dernière course du championnat, les 12 heures de Sebring.
LE DÉFI DES 24 HEURES DU MANS
Mazda s’attaque au défi du Mans dès 1974. À l’époque, la division des sports automobiles de Mazda Auto Tokyo, qui disputait les championnats Fuji Grand Champion et Fuji Touring Car, décide de s'attaquer aux 24 Heures avec Sigma Automotive. Mais par manque de préparation, l’équipe rencontre une succession de problèmes et ne parvient même pas à terminer la course. Mazda Auto Tokyo, qui avait transformé la première RX-7 en configuration Le Mans, reçoit le soutien de Mazda et devient, en 1983, une société indépendante. Elle prend le nom de Mazdaspeed Corporation et se spécialise dans le sport automobile pour le compte de Mazda. Après plusieurs participations et de nombreux tâtonnements, elle s'offre enfin la première place au classement général du Mans en 1991 avec la Mazda 787B.
Cette course d’endurance traditionnelle se déroule dans la ville du Mans, à 200 km à l’ouest de Paris. La première course s’y est déroulée en 1923, et 2021 marque la 86e édition de cette épreuve. Elle a lieu tous les ans le deuxième ou le troisième week-end de juin, lorsque les jours sont les plus longs (les éditions de 2020 et 2021 ont été reprogrammées en raison de la pandémie de COVID-19). De 13,6 km de long, le circuit de la Sarthe est composé du circuit Bugatti et de routes départementales qui sont fermées au public à cette occasion. Cette course de vitesse à nulle autre pareille est réputée pour être la plus éprouvante au monde pour les voitures. Son organisateur, l’ACO (Automobile Club de l'Ouest), avec la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) procède régulièrement à des modifications de son règlement dans l’objectif de servir le futur de l’industrie automobile. Pour les constructeurs du monde entier, les 24 Heures du Mans sont une course à part. Par le passé, elle a donné lieu à des duels au sommet entre Ford et Ferrari, a vu le succès de l’Alpine française, l’essor de Porsche, Mercedes et Jaguar, et l’ère d’Audi, qui a remporté plusieurs éditions avec des modèles hybrides diesel-électrique. Côté voitures japonaises, la Mazda 787B a terminé en tête du classement général pour la première fois en 1991, tandis que Toyota a signé trois victoires consécutives depuis 2018.